La plaque du jour

Aujourd'hui Vendredi 4 Juillet 2025, 185ème jour de l'année
Nous fêtons les Berthe et les Florent


Le poète surréaliste et écrivain Robert Desnos est né le 4 Juillet 1900. à Paris et le centenaire de sa naissance a fait l'objet d'une commémoration nationale au cours de l'année 2000. Son père, Lucien Desnos, était mandataire aux halles pour la volaille et le gibier. Toute son enfance et son adolescence, il la passe dans le quartier Saint-Merri, un quartier populaire des Halles. En 1902 en effet la famille Desnos s'installe rue Saint-Martin puis déménage en 1913 pour la rue de Rivoli. L'oeuvre de Desnos sera marquée par les souvenirs accumulés dans ces quartiers populaires et pittoresques

Au collège il est plutôt mauvais élève. En fait les cours ne l'intéressent pas et surtout il déteste le discours patriotique qui s'y développe. Il préfère lire Hugo et Baudelaire et surtout se passionner pour la culture populaire : romans, populaires, bandes dessinées, Fantômas et ses couvertures bariolées de couleurs, en un mot tout ce que les Surréalistes nommeront plus tard la "Poésie involontaire", le merveilleux dans la naïveté populaire... Ses poèmes de la fin des années 20 et des années 30, élaborés sur un ensemble de clichés, ont pour origine cet imaginaire que Desnos s'est construit pendant cette période. Les surréalistes qui lui reprocheront ces oeuvres ont oublié que la culture de Desnos n'est pas savante ou livresque. Quand il se lance dans les alexandrins il se trompe souvent dans la métrique, et beaucoup d'entre eux ont en fait 13 pieds ! D'ailleurs Desnos aimait répéter : "Je ne suis pas philosophe, je ne suis pas métaphysicien... Et j'aime le vin pur." Il disait aussi : "Ce que les écrivains ont à dire s'adresse à tous".

En 1916 Desnos quitte le collège et devient commis dans une importante droguerie. Il commence à publier en 1918 dans la Tribune des jeunes, une revue de tendance socialisante. En 1919 Desnos devient secrétaire de Jean de Bonnefon et gérant de sa maison d'édition. Dans le Trait d'union, revue d'avant-garde, il publie quelques poèmes (Le fard des argonautes) dont certains sont très influencés par Apollinaire (Prospectus).Il est introduit dans les milieux littéraires modernistes et d'avant-garde. il rencontre Benjamin Péret qui lui présente André Breton.

Les années 1922 et 1923 sont pour Desnos comme pour ses compagnons, des années d'expérimentation du langage et de l'ensemble de ses possibilités : Desnos a constitué un véritable laboratoire du langage (l'Aumonyme, P'Oasis, L'asile ami, La colombe et l'arche...).
Il s'impose comme le prince du surréalisme et André Breton lui offre dans le Manifeste du surréalisme un véritable hommage :
"Demandez à Robert Desnos, celui d'entre nous qui, peut-être, s'est le plus approché de la vérité surréaliste, celui qui, dans des oeuvre encore inédites et le long des multiples expériences auxquelles il s'est prêté, a justifié pleinement l'espoir que je plaçais dans le surréalisme et me somme encore d'en attendre beaucoup."

Desnos va peu à peu distendre ses liens avec le groupe des surréalistes. Déjà en 1927, lorsque Breton, Aragon, Eluard et Péret justifient leur engagement politique au parti communiste, il fait partie de ceux qui proclament l'incompatibilité de l'activité surréaliste avec une action militante au parti communiste. Progressivement l'écart s'accentue entre Desnos et Breton : ce dernier lui reproche entre autres d'être devenu un professionnel du journalisme. Quand André Breton et Aragon essaient de relancer l'activité collective en 1929, Desnos s'abstient. C'est en décembre 1929, lorsque paraît le Second manifeste du surréalisme, que la rupture est consommée. Breton y réserve six pages à Desnos. Et le discours a changé. On peut y lire notamment : "Une grande complaisance envers soi-même, c'est essentiellement ce que je reproche à Desnos". A partir de ce moment Desnos ne cessera plus d'être un franc-tireur.

En 1930, au moment de la crise du surréalisme, paraît "Corps et biens", qui regroupe les poèmes publiés en revue de 1919 à 1929. Dans les années 30 ses publications se font plus rares. Pendant cette période, s'il ne cesse pas d'écrire, il écrit moins (un seul recueil paraît : "Les sans cou", en 1934). Ses occupations sont diverses.

Homme de son temps, Desnos fut, avant la guerre, producteur et animateur d'émissions de radio et concepteur de messages publicitaires, où son imagination faisait merveille. Parmi les slogans les plus fameux, on retient celui de la Marie-Rose :

"L'express s'en va Les lentes restent...Utilisez la Marie-Rose, La mort parfumée des poux."

"Ce qui aura certainement le plus contribué à immortaliser l'oeuvre de Robert Desnos, c'est la place qu'il donna dans sa poésie, à l'enfance. Tous les enfants de France connaissent "la Fourmi de dix-huit mètres", avec un chapeau sur la tête, "l'Éléphant qui n'a qu'une patte" et le "Pélican de Jonathan."

Toutefois, s'il aime la liberté, du poète comme de la poésie, il est prêt à défendre l'un et l'autre.

Si Desnos s'est brouillé avec Breton et ses amis en 1927 parce qu'il refusait de les suivre dans leur engagement au parti communiste, cela ne signifie pas qu'il se désintéresse de la politique.

Passionné pour la culture espagnole, il est très choqué par la guerre d'Espagne et le refus de Blum d'y engager la France. Alors que la conjoncture internationale devient de plus en plus menaçante, Desnos renonce à ses positions pacifistes : la France doit, selon lui, se préparer à la guerre, pour défendre l'indépendance de la France, sa culture et son territoire et pour faire obstacle au fascisme. Il écrit en février 1938 :

"Je chante ce soir non ce que nous devons combattre
Mais ce que nous devons défendre.
Les plaisirs de la vie.
Le vin qu'on boit avec les camarades.
L'amour.
Le feu en hiver.
La rivière fraîche en été.
La viande et le pain de chaque repas.
Le refrain que l'on chante en marchant sur la route.
Le lit où l'on dort.
Le sommeil, sans réveils en sursaut, sans angoisse du lendemain.
Le loisir.
La liberté de changer de ciel.
Le sentiment de la dignité et beaucoup d'autres choses
Dont on refuse la possession aux hommes."

Il part donc se battre sans hésitation après la déclaration de guerre :
"J'ai décidé de retirer de la guerre tout le bonheur qu'elle peut me donner : la preuve de la santé, de la jeunesse et l'inestimable satisfaction d'emmerder Hitler."
(Lettre du 20 janvier 1940 à Youki Foujita, avec qui il vit depuis la fin des années 20)

C'est la "drôle de guerre", le choc de la découverte de la mentalité défaitiste de "l'arrière", la débâcle, la défaite et le retour à Paris, maintenant occupé. Mais jamais Desnos ne sera découragé.

Résistant de la première heure en 1940, membre du réseau Action, que dirigeait le colonel Hollard (1897-1993 "l'Homme qui a sauvé Londres" en livrant aux anglais les positions des redoutables V1) Desnos nous a laissé quelques-uns des poèmes les plus significatifs de la Résistance active, notamment "Le veilleur du Pont au Change." Dans "L'Épitaphe", le poète évoque pour les générations à venir cette époque de l'Occupation : "Je vivais, non déchu, mais traqué" ; et il ajoute : "J'ai vécu dans ces temps et pourtant j'étais libre".Rien ne semblait désigner ce poète tendre et "farfelu", ce surréaliste, champion de l'humour noir et de l'écriture automatique à un destin aussi tragique. Robert Desnos arrêté pour ses opinions depuis le 22 février 1944 devait trouver la mort en Tchécoslovaquie, au camp de concentration de Terezin, le 8 juin 1945, le jour même où les alliés libéraient son camp."

André Breton, pape du surréalisme, présenta Desnos, comme le plus doué du mouvement, Aragon le célébra dans un magnifique poème, que mit en musique et chanta Jean Ferrat.

" S'il est un poète qui épousa totalement son époque et par là même la représente mieux que personne, c'est bien lui né avec ce siècle en 1900. Merci Robert Desnos (dit aussi Robert le Diable), votre vie et votre oeuvre ont donné de la saveur et des couleurs à un siècle qui en avait bien besoin. Puisse-t-il ne pas les perdre ! " écrit Jean-Pierre Rosnay.

Sources :

http://clg-beaumarchais.scola.ac-paris.fr/Bm_desno.htm

http://www.franceweb.fr/poesie/desnos3.htm


http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations2000/rdesnos.htm


La Plaque du Jour a été photographiée à Limoges, en Haute Vienne.


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