La plaque du jour

Aujourd'hui 16 Novembre 2025, 320ème jour de l'année
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L'écrivain Henri Bosco "qui aimait bien que l'on n'oublie pas son anniversaire", est né le 16 novembre 1888 au N°3 de la rue Carréterie à Avignon, dans le Vaucluse. Une plaque commémorative figure sous la plaque de la rue, toutes deux apposées sur sa maison natale. Ses prénoms, pour l'état -civil, sont Fernand Marius , et il reçut lors de son baptême ceux de Henri Joseph.

Sa famille originaire de Cipressa, au nord de San-Remo en Italie s'était installée entre 1837 et 1847 près de Marseille. Son père, Louis Bosco fut tailleur de pierre, luthier puis artiste lyrique (ténor) de grand talent qui a travaillé au Conservatoire d'Avignon et chanté à Nîmes, Montpellier, Paris.

Henri Bosco est l'un des écrivains français les plus discrets et les plus secrets qui appuiera son écriture contemporaine sur le passé tandis que son inspiration sera souvent autobiographique ou du moins marquée par sa vie, et tournera autour de la Provence où il a toujours gardé ses attaches. Il est le petit-cousin de Saint Jean Bosco, à qui il consacrera une biographie dans son œuvre.

Sa santé délicate est pour sa mère une constante source d'inquiétude, et il recevra à la maison sa première éducation. C'est sa mère qui lui apprend à lire et à écrire.

Lors des absences de ses parents il est confié à sa nourrice, Julie Jouve, concierge au Conservatoire d'Avignon, originaire de Bédouin, au pied du Ventoux, et qui avait, rapporte Bosco, du sang gitan. Puis, plus âgé, à sa demande, il restait seul, dans le mas. La célèbre "Tante Martine" n'a existé que dans l'imagination du romancier.

A dix ans, on le met à l'école des Ortolans, à Avignon, où l'un de ses maîtres est l'inoubliable Monsieur Tamisier qu'il évoque dans "le Jardin des Trinitaires". Puis il fait de solides études classiques au lycée d'Avignon et excelle dans les disciplines littéraires. Il garde le souvenir d'un maître exceptionnel qui enseignait grec, latin et français et qu'il appelle dans ses récits Aristide de Cabridolles. Pensionnaire dans ce même lycée, il souffrait de la vie qu'on lui faisait mener et, un jour, il s'évada pour se réfugier chez sa nourrice Julie (Cette fugue bien réelle est relatée dans Pascalet, in Bargabot).

Henri Bosco poursuit également des études d'harmonie et composition musicales à l'âge de 8 ans au Conservatoire d'Avignon tout en prenant des leçons de violon auprès de l'organiste de Saint Agricol, Monsieur Maillet, dont il parle dans "Antonin". Henri Bosco sera toute sa vie un amateur passionné de musique ; il composera la mélodie de ses Noëls de Lourmarin qu'il chantait volontiers.

A sept ans, il avait rédigé un petit récit d'aventures dont il se souviendra quand il écrira, beaucoup plus tard, "L'enfant et la rivière". A treize ans, il obtient un premier prix pour des vers - un poème : "Etoile de la mer" - envoyé à une revue suisse, "La Renaissance" mais il ne reçut jamais la médaille d'or promise au lauréat.

Avant même ses études supérieures, il a écrit de nombreux poèmes lyriques et dramatiques auxquels sa découverte de Dante et de Pétrarque va donner un contenu de plus en plus symbolique et philosophique. Il aurait ainsi composé vers l'âge de dix-huit ans une vaste trilogie de dix mille vers intitulée "Le(s) Poème(s) de l'Espoir" (L'Homme - Le Héros - L'Ascète)

Il s'inscrit en 1907 à l'Université de Grenoble où il obtient sa licence ès-lettres et son Diplôme d'Etudes Supérieures avec un mémoire sur la papauté avignonnaise en 1909. Il prépare l'agrégation d'italien à l'Institut Français de Florence où il passe au moins deux ans et il est reçu agrégé en 1912.

De 1911 à 1912, il enseigne l'italien au lycée d'Avignon comme "diplômé d'agrégation".
En 1912, il est nommé à Bourg-en-Bresse, et en octobre 1913 au collège de Philippeville, en Algérie, ayant quitté l'enseignement de l'italien pour celui des lettres classiques auquel il restera fidèle jusqu'à la fin de sa carrière.

Mobilisé au 4e régiment de zouaves, il fera campagne dans l'Armée d'Orient et deviendra sergent interprète à l'Etat-Major, 2e bureau. Il participe aux combats en Grèce, Macédoine, Serbie, Albanie et Hongrie. Blessé et malade, en juin 1915, il est soigné à Alexandrie.

Au hasard de ses missions il s'intéresse particulièrement aux inscriptions antiques qu'il relève et déchiffre. Cette période est riche de rencontres précieuses dont certaines donneront naissance à de profondes amitiés, en particulier avec Robert Laurent-Vibert qui, la guerre finie, l'associera à son entreprise de restauration du château de Lourmarin, à 50 km à l'Est d'Avignon dans le Vaucluse, ou vécut aussi plus tard Albert Camus qui repose dans ce lieu labellisé "Un des plus beaux villages de France".

Démobilisé, Bosco est nommé lecteur à l'Université de Belgrade (1919) où il n'enseignera d'ailleurs pas, faute d'étudiants.

Chargé d'une maîtrise de conférences à l'Université de Grenoble, Henri Bosco est détaché à l' Institut Français de Naples en 1920, où il restera dix ans. Il y donne des cours publics dont la rédaction fait naître en lui le projet d'écrire, en prose, une oeuvre d'imagination plus personnelle.

Il noue à Naples beaucoup de relations, rencontrant par exemple Max Jacob avec qui il échangera des lettres, et le philosophe Jean Grenier qui deviendra son ami.

Il n'en participe pas moins aux côtés de Robert Laurent-Vibert à la restauration du château de Lourmarin et à sa transformation en une Fondation culturelle de haut renom après la mort accidentelle de ce mécène en 1925 . Le nom de Henri Bosco est inséparable de l'oeuvre accomplie par la Fondation Robert Laurent-Vibert.

Henri Bosco épouse Madeleine Rhodes le 16 juillet 1930, à Ollioules dans le Var. De 1930 à 1931, il enseigne à Bourg-en-Bresse et continue à écrire des poèmes, mais d'un genre nouveau : des pièces légères et colorées, à l'image de la Provence. Les deux manières se retrouvent dans de nombreux recueils publiés aux Terrasses de Lourmarin. Il collabore à la revue aixoise Le Feu, dirigée par Joseph d'Arbaud et se rapproche de la poésie provençale née du Félibrige.

Ayant ensuite renoncé à faire de la poésie son mode d'expression essentiel, Henri Bosco se tourne définitivement vers le récit romanesque auquel il demeurera fidèle tout au long de son œuvre.

De 1931 au 9 avril 1955, il enseigne les lettres classiques au lycée Gouraud à Rabat au Maroc, où il fonde l'Alliance française. Grâce à toutes les amitiés qui l'entourent, Henri Bosco oriente sa vie intérieure vers une quête spirituelle passionnée. Le Dr Mardrus, traducteur des Mille et Une Nuits, et le romancier François Bonjean révèlent à Bosco la richesse de la tradition religieuse arabe. Au 14 rue de Marrakech, la haute demeure des Bosco est transformée en salon littéraire et tout un groupe d'amis adonnés aux arts et aux lettres s'y retrouve. Gabriel Germain évoque la maison à André Gide, réfugié à Fès, et logé à la villa Brown. : " C'est une des crêtes de Rabat. Un antique figuier, encore éclatant de vigueur, garde l'entrée du jardin. Contre la façade, deux cyprès méditent. De l'étage où travaille Henri, une large baie surveille l'estuaire, les deux villes, l'horizon marin... "

Parmi ses principales œuvres dont la plupart sont inspirées de la nature mais de sa Provence et non de l'Orient, il faut citer "Le sanglier" en 1932, "l'âne culotte", son roman le plus connu en 1937, "Hyacinthe" en 1940, et "Le mas Théotime" en 1945, pour lequel il obtint le prix Renaudot.
Il écrira encore "Monsieur Carré Benoît à la campagne" en 1947, "Malicroix en 1948", "Un rameau de la nuit" en 1950, et "L'Antiquaire" en 1954. Des livres de souvenirs ponctuent ses œuvres de fiction, tel "Un oubli moins profond" en 1961.

Il reçut de nombreuses distinctions pour une œuvre somme toute peu connue :
Le prix des Ambassadeurs en 1949, Le grand prix National des Arts et Lettres en 1953, le Grand Prix littéraire de la Méditerranée en 1965, et le grand prix de la littérature de l'Académie française en 1968. Il ne compta toutefois jamais au nombre des Immortels.

Il a su extraire de son œuvre une trilogie de livres pour enfants, avec une fraîcheur préservée malgré - ou grâce- à une enfance sans réelle plénitude, et l'épreuve de la guerre.

Partageant son temps entre Lourmarin et Nice, il est décédé le 4 mai 1976 à l'âge de 87 ans à Nice dont il avait été fait citoyen d'honneur, et il repose tout comme Camus, au cimetière de Lourmarin.

Dans sa correspondance il confessera : "J'ai écrit des récits. Le récit m'est indispensable pour atteindre indirectement à la poésie. C'est la poésie que je cherche, c'est-à-dire la création de fictions, tirées du plus profond de l'âme et dont la vie fictive, observée, analysée avec soin, me permette d'étudier et de connaître cette âme elle-même, par cette sorte de reflet.

Le "Fonds de Documentation Henri Bosco", est situé à la bibliothèque de la faculté de Lettres de la ville de Nice.

Le site officiel consacré à l'écrivain est une source très documentée, très bien illustrée, et recelant de nombreux témoignages :

http://henribosco.free.fr/


Le 6 mai 1976, deux jours après la mort du poète et romancier provençal, le professeur Jean Onimus, fondateur de "l’Amitié Henri Bosco", a l’origine de ce site, écrivait dans Le Monde : «Ceux qui ont pratiqué Bosco ont un champ de conscience plus large, ils respirent mieux dans un espace ouvert à la contemplation et au rêve ; ils échappent à la monomanie de la raison logicienne et aux scléroses qu’elle entraîne.» "La visite de ce site constitue le premier acte de la bosco-thérapie. Les thèmes de l’œuvre du «plus grand rêveur des temps modernes» sont le merveilleux, le mystère, la vigueur du Midi et la puissance occulte de la nature " est-il écrit sur le site du magazine "lire".

La plaque d'Henri Bosco pour laquelle j'avais lancé un appel, m'est arrivée par Frédéric, un ami internaute de Toulouse.


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