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L' écrivain irlandais Samuel Beckett est décédé à Paris le 22 décembre 1989 à l'âge de 83 ans. Il était né à Foxrock en Irlande le 13 avril 1906.
Il est avec James Joyce (1882-1941), autre irlandais qu'il rencontra à Paris dans les années 30 et dont il fut le secrétaire, l'un des écrivains les plus novateurs de la culture contemporaine. Après avoir voyagé en Europe, il s'installa en 1937 à Paris, et il a écrit une grande partie de son œuvre en français. Il est repose non en sa terre natale, mais au cimetière du Montparnasse à Paris.
Le sens de son repos éternel dans notre pays, Beckett l'a gagné. Recruté au sein du réseau Gloria SMH par son ami, le normalien Alfred Peron, il participa activement à la résistance contre l'occupation nazie. Quand le réseau est dénoncé, Samuel Beckett, prévenu par la femme de son ami Peron échappe de peu à la police allemande. Il se réfugie d'abord chez l'écrivain Nathalie Sarraute puis dans le midi de la France. Beckett apprendra en 1945 que son ami Alfred Peron est mort après la libération du camp de Mauthausen.
S'il est l'auteur de romans et de textes brefs en prose, son nom reste surtout associé au théâtre de l'absurde. Sa pièce en 2 actes "En attendant Godot" en 1952 est l'une des plus célèbres illustrations de son œuvre dont on peut extraire quelques phrases :
"Les larmes du monde sont immuables. Pour chacun qui se met à pleurer, quelque part un autre s'arrête. Il en va de même du rire. Ne disons pas de mal de notre époque, elle n'est pas plus malheureuse que les précédentes. N'en disons pas de bien non plus. N'en parlons pas."
Toujours dans la même pièce cette citation :
"Essayons de converser sans nous exalter puisque nous sommes incapables de nous taire".
A laquelle répond celle-ci tirée d'un autre de ses ouvrages : Molloy, son premier roman écrit en français l'année précédente :
"Se taire et écouter, pas un être sur cent n'en est capable, ne conçoit même ce que cela signifie."
La parole et son sens l'obsèdent dans ses différentes œuvres et ce thème revient de manière récurrente :
"La seule manière de parler de rien est d'en parler comme si c'était quelque chose" relève t-on dans "Watt" qu'il écrit dans sa langue maternelle en 1953.
Et encore :
On dit tout. Tout ce qu'on peut. Et pas un mot de vrai nulle part. " écrit-il dans "Oh, les beaux jours." une traduction de "Happy days" qui est une pièce écrite en 1961.
Pour son œuvre, Samuel Beckett a reçu le prix Nobel de littérature en 1969.
Excepté son travail d'écrivain, il a écrit un film muet expérimental en 1965, film tourné par Alan Schneider et dont l'acteur principal est Buster Keaton, "l'homme qui ne souriait jamais."
Sa notoriété doit beaucoup au perspicace directeur des éditions de Minuit, Jérôme Lindon, qui décela très vite le génie sans concession de cet écrivain qui ne fréquentait pas les milieux littéraires ni ne parlait de ce qu'il écrivait.
Là encore, on peut remarquer que si son "film expérimental" était muet, en outre, Beckett "ne parlait pas de ce qu'il écrivait".
Peut-être faut-il attribuer ce rapport difficile à la parole à l'empreinte de la résistance, où à deux doigts de se faire prendre, il aurait été amené par la force inouïe de la guerre, à parler...ou à se taire. D'ailleurs " l'œuvre de l'écrivain est profondément marqué par les récits de déportation des camarades de Peron et par la guerre", selon son biographe, James Knowlson.
Source :
http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Samuel_Beckett
http://fr.wikipedia.org/wiki/Samuel_Beckett
La Plaque du Jour a été photographiée à Paris par Frédéric, un de mes amis internautes.
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