Rue des Travaux Pratiques

Ça y est, vous avez envie d'apporter votre contribution à ruedesrues, et vous voulez passer aux Travaux Pratiques :-) A moins que vous ne soyiez simplement curieux de connaître ma technique pour photographier au mieux les plaques dont j'ai besoin. Dans l'un ou l'autre cas, pas de problème, je vous livre sans contrepartie mes "secrets", et même, si vous en avez besoin, les photos dont je pourrais disposer dans mon odothèque (du grec odos, chemin) de plus de 2.000 voies pour illustrer vos comptes rendus, exposés ou biographies. Elles peuvent être siglées "ruedesrues", au cas contraire il suffit que vous citiez votre source. De même, toutes les photos qui pourraient m'être envoyées seront utilisées avec mention de leur auteur (s'il le souhaite) et tenues gracieusement à disposition des visiteurs comme mes propres photos, sauf demande contraire.

Vous pensez qu'il est facile de photographier une plaque de rue parce qu'elle ne bouge pas ? Eh bien, détrompez-vous. Une au hasard, peut-être, mais une plaque précise...Tout d'abord, une plaque de rue bouge ! Elle bouge parce qu'elle peut disparaître par convoitise ou vandalisme, ou ne pas réapparaître lors de travaux de reconstruction ou de ravalement. Avec la chance qui vous caractérise peut-être, il n'est pas exclu non plus que comme moi parfois, vous arriviez en pleins travaux...

Si la théorie vous ennuie, passez directement aux images, elles valent la visite ! Ne dit-on pas qu'un petit dessin vaut mieux qu'un grand discours....Vous avez les deux, au choix :-)

Des exemples.

Convoitise : Le chemin de Roule-Cul à Poitiers, qui m'a fait marcher sous un soleil de plomb pour trouver le panneau d'une impasse surmonté d'un emplacement de plaque absente !

Vandalisme : Je ne donne pas d'exemple, toute plaque qui n'a pas disparu pour cause de convoitise ou de travaux a, comme le reste du mobilier urbain, été victime d'individus désoeuvrés ou d'un pari lamentable quand on en connaît le coût pour la collectivité. Comme le mentionne un article que j'ai reçu scanné, "A Fresnes, depuis le 24 octobre 2003 et jusqu'à la fin de l'année, les services de la ville remplacent plus d'une centaine de plaques de rues qui avaient été vandalisées."

Travaux : Il arrive -fréquemment- qu'après, la ou les plaques de rues déposées ne soient jamais remises en place par laxisme conjoint du constructeur et de la municipalité pourtant en principe signataires d'un cahier des charges qui doit inclure la dépose et la repose du mobilier urbain (notamment éclairage, plaques et numéros de rue). Ainsi à Paris, près des Buttes Chaumont, bien que repérée sur les plans, la Cour du 7e Art qui m'a fait déplacer est en fait une voie ouverte aux deux extrémités entièrement construite en 1999. Elle ne comporte aucune plaque...

Ces causes d'absence ne sont pas les seules : Il reste encore pour les plaques repérée sur un vieux plan, le débaptème. A Bordeaux entre autres, j'avais remarqué sur un plan des années 80, un groupe de voies : l'une étant Liberté, et les autres bien logiquement, Égalité et Fraternité. Au pied du mur, je me suis aperçu que ces trois voies ont pris désormais pour nom, des personnages.

La constante valse des plaques peut également fausser la prise d'informations sur un plan tout frais. Par deux fois au moins, je me suis déplacé pour photographier des plaques prévues mais non encore posées. Ainsi à Boulazac en Dordogne, j'ai précédé de quinze jours la signalisation de la rue du poète René Char dans un lotissement en cours de construction. La même mésaventure m'est arrivée en Charente Maritime, où à Saint-Sulpice-de-Royan la rue Charles Trenet n'avait pas encore été matérialisée sur place en novembre 2003.

Parfois heureusement, la surprise est inverse : A Bergerac, le plan papier en vente ne mentionne pas l'impasse Éric Tabarly, et c'est lors d'une "expédition" de capture numérique que j'ai longé et numérisé cette voie auparavant non dénommée A Cenon en Gironde, la rue Haroun Tazieff existe désormais, créée ex nihilo. Je m'en suis aperçu en comparant l'édition du plan précédant le tramway, et celle comportant le tracé du tramway inauguré en décembre 2003.

Bon. Abstraction faite de ces particularités, lorsque la plaque n'a pas bougé, qu'elle est bien là, non tagguée, non posée derrière une gouttière, une cabine téléphonique ou au dessus d'une corniche en débords, non tagguée, non vétuste, non masquée par un camion stationné à l'angle, non recouverte par de la végétation, il y a une chance de pouvoir la photographier :-) Il reste à prendre en compte le temps et l'heure de la journée. S'il pleut, bien sûr, le projet est largement à l'eau....

Dans toutes les autres circonstances, il y a possibilité d'obtenir une plus ou moins jolie photo. L'idéal est de trouver la plaque la plus photogénique de la rue. Une voie ne doit pas (en théorie...) être "monoplaque". Même une petite impasse devrait être dotée de deux plaques pour être visible des deux sens de la circulation perpendiculaire. Le problème, c'est que la longueur d'une voie peut varier en gros de 20 à 2.000 mètres ! En voiture, deux kilomètres de zone urbaine se parcourent hors embouteillages en trois à quatre minutes. A pied, c'est déjà vingt minutes assurées, quarante en cas de retour. Aussi vaut-il mieux dans certains cas tenir...que trop marcher. Avec un appareil photo numérique, la question du coût est écartée. Jusqu'à concurrence de la capacité de stockage, parfois plusieurs centaines de photos, on peut photographier tous les angles...à la ronde pour ne garder au transfert que les meilleurs. Le numérique n'abolissant pas les distances, il reste à décider si l'on s'arrête à la première plaque correcte, ou si l'on va chercher mieux. Tout dépend de votre humeur, de votre but, ou de votre emploi du temps. Si vous avez prémédité une petite ballade dominicale, les deux kilomètres seront une promenade de santé. Comptez en tout de même quatre, si votre voiture est garée au point de départ...où finalement, c'est là qu'il y avait la plus jolie plaque ! Après plusieurs milliers de photos, j'ai bien sûr de nombreux exemples et leur contraire.

Maintenant, puisque nous sommes dans la rue des Travaux Pratiques, et que toutes ces contingences dépassées, on a repéré LA plus jolie plaque, il reste à la capturer proprement. Ce n'est pas toujours facile ! Encore plus que s'il était absent, le soleil peut être un redoutable ennemi....J'en ai fait l'expérience dans les rues parisiennes, lorsque levé de bon matin pour suivre un programme chargé, l'astre du jour se décide aussi à poindre sur l'angle convoité, et frappe l'objectif de l'appareil d'incontournables irisations. Là c'est galère pour se mouvoir et se contorsionner, sous l'œil de passants parfois intrigués. La plaque en face est généralement dans l'ombre ou beaucoup plus moche...

Il y a deux grandes sortes de plaques : Celles fixées à l'angle d'un mur, les plus nombreuses, et celles plus courantes qu'on ne le croie, même en ville, fixées sur un poteau. Les plaques fixées sur un poteau sont trop souvent monoface, surtout en province. Je déteste les plaques monoface ! Tout comme pour la signalisation routière, la face aveugle est laide et n'apporte aucune information.

Les plaques sur poteau ne sont pas les plus faciles à photographier, mais ce sont aussi celles qui donnent les plus jolies photos, car en variant l'angle de prise de vue on peut dans une certaine mesure, choisir son arrière plan.

Expérience et conseils.

Pour prendre un exemple précis, à Paris, près de Montparnasse, la plaque de la place Fulgence Bienvenüe, le père du métro, était recouverte à 80% d'affichettes (autre nuisance incivique) du côté visible de la circulation. Si j'avais été novice, j'aurais cherché une autre plaque. Expérience aidant, j'ai pensé à regarder la face cachée. Par chance, elle était reproduite à l'identique, les affichettes en moins ! Au surplus, j'ai réalisé que ce sens là offrait la Tour Montparnasse en toile de fond à la place d'un mur, et affichette ou pas affichette de l'autre côté, c'est cette vue qu'il importait de capturer, avec usage du flash.

L'usage du flash.

Je précise "avec usage du flash", bien qu'au grand jour, car le contre-jour est avec l'insuffisance de clarté, le deuxième grand ennemi du photographe. Sauf si le soleil éclaire la plaque (soleil derrière soi), une photo prise sans flash avec le ciel en arrière-plan ne restituera qu'une plaque le plus souvent trop sombre. C'est différent si la plaque est à l'abri d'un arbre. La luminosité sera peut-être même plus importante sur la plaque que dans le feuillage, et le flash surexposera alors la plaque. Une prise de vue sans flash conservera au surplus les reflets du feuillage, et ce genre de cliché est celui que je préfère. De toutes façons, l'usage d'un appareil numérique permet jusqu'à se sentir sûr de soi de prendre au moins deux clichés sans frais, un sans flash, et un avec flash. (Un conseil : pour passer plus longtemps inaperçu dans certaines circonstances, faire de préférence d'abord la photo sans flash, et ensuite seulement la photo avec flash. Bien qu'il ne soit nullement répréhensible de photographier une plaque de rue, le flash attire l'attention, et vos clichés suivants se feront parfois sous observation. Personnellement, cela ne me gène pas, sauf si un groupe de désoeuvrés traîne à proximité.)

L'usage du zoom

Les plaques de rue se situent à des hauteurs très diverses, qui peuvent varier de la hauteur de l'œil du teckel à celle de l'œil d'une girafe. Parfois la plaque est perchée en haut d'un mat qui supporte un panneau de signalisation, lequel est alors bien gênant pour saisir la plaque dans sa totalité. Il faut plutôt s'éloigner, aller un peu plus à droite, un peu plus à gauche, pour trouver l'angle qui offre le maximum de surface visible. S'éloigner physiquement d'une plaque en hauteur pour la rapprocher au zoom est souvent le meilleur compromis. Le cadrage par l'écran de contrôle est alors bien pratique. En fait, je prends la plupart de mes photos à l'aide de l'écran de contrôle, et je vérifie de suite la qualité de la capture. Attention toutefois à la photo faite à bras tendus, zoom en action ! Le zoom amplifie un bougé parfois imperceptible sur l'écran de contrôle de l'appareil , mais bien présent sur un écran 17' !

La photo de nuit

Un bougé est encore plus flagrant lorsque le jour baisse de façon insidieuse, et très souvent, lorsque je photographie un quartier jusqu'à ce que l'absence de luminosité me bloque, mes derniers clichés sans flash seront presque tous à refaire. Curieusement, il est possible de prendre des photos très exploitables par nuit noire. Plusieurs fois par manque d'anticipation pour ma Plaque du Jour, je me suis retrouvé de nuit, à cadrer au jugé une plaque invisible à l'œil, mais révélée par l'éclair du flash ! Evidemment, il faut contrôler chaque prise, car la plaque peut très bien se trouver quasi hors champ ! Sauf si elle est à hauteur de l'appareil, - auquel cas il faut se baisser pour la surplomber, ou se mettre de côté à 45° pour éviter l'impact frontal de la lumière - , il est tout à fait possible de réussir une photo qui n'aura pas la même qualité qu' en lumière naturelle, mais qui dépannera très bien. Ainsi ma plaque d'une rue Jules Verne que pourrez voir plus bas, a t-elle été capturée un soir d'hiver vers 23h !

La suppression des reflets

Une plaque rutilante est gage de remplacement récent ou de bon entretien, en tous cas de bonne lisibilité, et c'est le but recherché. Il faut faire preuve d'un petit peu plus de doigté pour réussir une bonne photo. Une plaque neuve approchée comme il se doit, peut produire un effet miroir. Si à l'œil nu, des reflets sont visibles sur la plaque, c'est dire que derrière l'objectif, ces reflets se verront aussi, et qu'ils ne seront pas toujours du meilleur effet. Généralement, une tache de lumière interrompt le liseré ou fait briller intempestivement une ou plusieurs lettres de la plaque. Ce n'est pas trop difficile avec l'écran de contrôle (ou même derrière le viseur d'un appareil classique), de pivoter doucement de quelques degrés vers la droite ou vers la gauche, ou vers le bas, pour que ces reflets s'estompent, voire disparaissent. A l'expérience, on sait pouvoir trouver le bon angle ! Je rappelle (voir dans l'usage du flash) que si ces reflets correspondent à une végétation proche, visible ou perceptible, ils jouent autant le rôle d'ombres que de reflets, et que leur présence n'est plus aussi indésirable !

Le cadrage

C'est fou les effets que le cadrage génère ! Une plaque photographiée "droit devant", sans tenir compte de l'arrière plan, court tous les risques de ne pas être présentée au mieux si elle est sur un poteau. Sur un poteau, faire varier l'angle pour ne prendre que les éléments naturels (ciel, végétation) en évitant le plus possible les fenêtres et les toits est mon souci premier. Ensuite, vous avez déjà lu plus haut comment vous aider ou non du flash. Pour les plaques apposées à l'angle des rues, ne pas faire l'économie d'un cliché en prenant les deux plaques de l'intersection sur une même photo ! Quand il faudra recadrer pour en distinguer une, elle sera trop oblique. Ne prendre un tel cliché que pour mémoire, en vue supplémentaire.

Si vous avez lu jusque là, merci, vous avez déjà une bonne idée des difficultés qui vous attendent ! Vous pouvez extrapoler ces conseils pour mieux vous servir de votre appareil dans d'autres circonstances, c'est tout le mal que je vous souhaite.

Après cette longue théorie, regardez maintenant quelques photos, des belles et des moins belles. Celles digne de mon bêtisier, ont toutes été "loupées" de façon involontaire. Mieux que mon long discours, vous verrez ainsi, ce que j'ai voulu dire !

Convoitise

Au sommet de ce panneau indicateur d'impasse à Poitiers, devrait se situer la plaque "Chemin de Roulecul". Pour des raisons tenant certainement au pittoresque, un geste incivique l'a soustraite aux regards. Il reste à s'en passer ou à la remplacer aux frais de la collectivité... C'est la première déconvenue imparable qui peut survenir au photographe !

Travaux

La seconde déconvenue concerne les lieux en travaux, surtout s'il s'agit d'une rue mono plaque ! En l'occurrence, cette rue de Périgueux (comme la plupart des voies) en comporte plusieurs, et c'est bien la situation insolite de Thiers dans la gout...tière que j'ai voulu photographier.

Difficile aussi d'obtenir une image correcte de la rue des Bons Enfants ! En matière de travaux, les plaques ne sont pas toujours déposées, ou certaines sont égarées à la dépose. Rue des Bons Ouvriers, une dépose/repose soignée devrait être la règle. Imagine t'on un carrossier repeindre l'avant d'une automobile sans enlever la plaque minéralogique ou en oubliant de la remettre ? Une plaque qui a subi échafaudages, sablage, peinture, est aussi fatiguée à la fin des travaux que l'immeuble est lui, rajeuni. Rien n'interdirait de mettre la plaque à l'abri, et de lui substituer provisoirement une simple inscription sur une plaque de polystyrène.

Sinon, après le ravalement, il peut s'avérer nécessaire de changer la plaque, et pour autant que les dimensions ne soient pas les mêmes, le résultat peut être celui-ci....Au passage, avez-vous reconnu cette rue Sarasate ? Il s'agit de celle chantée par Aznavour : "J'habite seul avec Maman, dans un très vieil appartement, rue Sarasate." Pablo de Sarasate (1844-1908), est un violoniste et compositeur Espagnol qui n'est pas par ailleurs connu du grand public.

Reflets gênants

La rue du Maure qui Trompe à Nancy a trompé un ami internaute, mais elle a valeur d'exemple !

Quant à moi, c'est le flash à hauteur de la plaque placée très bas qui m'a sanctionné ! Pour réussir correctement cette prise, j'aurais du me baisser pour que l'angle formé favorise la diffusion de l'éclair.

Plaque en émail, brillante puisqu'à l'abri des intempéries dans la gare d'Angoulême. Même support qu'une vraie plaque de rue, avec de face, des reflets visibles à l'œil nu. Il y en a de plus moches, ceux-ci sont assez biens répartis. Pour s'en passer toutefois, ce n'est pas gagné !

Néanmoins, à 45°, même avec le flash, plus aucun reflet ! Le choix du meilleur angle peut se faire à l'œil nu, puis à l'écran de contrôle du numérique. Le simple fait de faire varier l'angle sur l'écran de contrôle avant la photo et de vérifier après, permet la plupart du temps de repartir avec un cliché correct. Bouger le moins possible, bien sûr !

Reflets bienvenus.

Les reflets ne sont pas toujours gênants. Comme pour l'allée Blaise Cendrars dans la Rue de la Poésie, les ombres reflétées apportent parfois au contraire un relief à la plaque, que l'œil du peintre Adolphe Deschenaux, dit Dechenaud aurait peut-être apprécié. Il en va d'une plaque ainsi que d'une personne, la saisir sous son meilleur jour !

Cas désespéré

Par contraste avec la plaque précédente qui s'offre à l'objectif, cette autre s'y dérobe. Avec la meilleure volonté du monde, il n'est pas possible de réussir ici un joli cliché. Celui-ci montre comment en tout cas il ne faut pas poser une plaque !. Le contexte n'a pas du tout été pris en compte, et la plaque, récente et sûrement commandée depuis le fond d'un bureau, souffre d'une mise en place dans ce cas précis, sans goût ni bon sens. Elle est par ailleurs, non légendée. La municipalité est pourtant de taille humaine et riche de ses touristes, puisqu'il s'agit de Sarlat ! Fournier Sarlovèze, surprenant général d'Empire revenu de la Berezina, dont l'existence vaut un détour de lecture n'est pas bien honoré par sa ville natale.

http://www.histoire-empire.org/articles/fournier/fournier.htm

Il est pourtant possible de composer avec la configuration des lieux, car aucune dimension ni aucune hauteur par rapport au sol ne sont imposées aux plaques. Cette plaque de la rue Danielle Casanova à Paris a manifestement été choisie sur mesure pour cette saillie du mur, à deux pas du très chic quartier de l'Opéra.

Angle de prise de vue

Au point de vue rendu de la plaque, sans flash, cette vue de la rue Rudolf Diesel (Eh oui, l'inventeur du moteur du même nom !) est la meilleure. Le problème...il y a un arrière-plan contraire à mes usages. Mais à la limite, c'est presque un décor parce qu'il s'agit de Diesel, et que derrière, c'est un garage !

Tentative pour éliminer l'arrière-plan, la contre-plongée. Mais même s'il n'y paraît pas, nous sommes en novembre, au delà de 17h, et le ciel est sans nuage mais soleil couché et la luminosité manque. La plaque est trop sombre. Conséquence du manque de luminosité, le flash forcé se libère violemment et éblouit la plaque, alors qu'en plein jour, et même à contre-jour, il aurait diffusé plus soft, plus absorbé par l'atmosphère. Quand on reçoit une lampe torche dans le visage en plein jour c'est supportable, mais de nuit ça aveugle !

Pas satisfait des angles précédents, sans bouger de place mais simplement en pivotant, , j'ai trouvé cet angle libre de bâti et intégrant de la végétation, ce que je préfère. La plaque est sombre, mais parfaitement lisible. La même photo éclairée par le soleil, comme plus bas le Chemin de la Résistance, et c'était juste ce que je voulais. Repérée sur plan à St Sulpice de Royan (17) , elle m'a valu un détour de 26 km lors d'un passage en Charente Maritime pour la capturer ! Je rentabilise ici mes différents essais.

Alors, flash ou pas flash ?

Sans flash, parfois un peu court ! Toujours à Saint Sulpice de Royan, après la plaque Diesel, la question du flash aurait pu se poser, mais en essayant de ne pas bouger il me semblait avoir assez de lumière pour la rue Courte, je ne l'ai pas doublée au flash, et j'ai eu tort !

...Alors que quelques jours avant, je m'étais aussi laissé surprendre par le manque de jour, la photo paraissant nette sur l'écran de contrôle, mais le zoom 3x a contribué au flou.

La rue Ginette Neveu à Paris m'avait été envoyée prise sans flash par un ami internaute. Peut-être un traitement d'image aurait-il amélioré sa luminosité, mais j'ai eu l'occasion un mois plus tard d'approcher cette plaque pour laquelle le flash a été salutaire. J'avais pris soin de ne pas rester "pleine face" pour éviter l'impact de l'éclair. Vous pourrez retrouver Ginette Neveu avec une autre plaque encore dans la "Rue des Destins".

La rue Mireille à Brive n'a pas non plus souffert de l'appoint du flash, bien au contraire. Les couleurs qui n'en étaient plus le redeviennent. La plaque retrouve son vrai bleu, le poteau son gris triste mais exact, tandis les feuilles ne sont plus en ombre chinoise.

Ombres chinoises totales par contre pour cette plaque numérisée par faible luminosité en décembre 2002 à Rochefort sur Mer. Je n'avais pas pris la précaution de la doubler au flash...

Par contre, une fois la nuit tombée, si le support absorbe comme la plaque, même avec l'usage du flash on peut croire une photo de jour alors que celle-ci a été capturée à 23h le 7 février 2003. Elle se cachait dans un no man's land près de la rivière en crue le long de laquelle j'avais commencé par m'égarer. C'était pour la plaque du lendemain. Il faut en vouloir !

j'ai récidivé, de nuit, au flash, sur le square d'Amberg à Périgueux, sans nécessité particulière autre que de la photographier le jour de son inauguration !

Plus loin que les apparences

La plaque de la place Bienvenüe à Paris est c'est sûr, inexploitable....

...Mais à y regarder de plus près, grâce à la plaque à double face, il reste un côté préservé, qui plus est dans le bon sens pour la photo, puisqu'il ménage en arrière-plan la Tour Montparnasse au lieu du mur et des fenêtres de la vue précédente. Voici reconstitué le nom de la Station "Montparnasse-Bienvenüe" !

Il arrive heureusement que la plaque convoitée n'offre aucune...résistance, qu'elle soit ni vétuste ni vandalisée, placée dans un joli cadre, et bénéficie au surplus d'une jolie lumière. Cette belle exposition au couchant, je l'aurais souhaitée pour Rudolf Diesel !

Parfois, seule la crainte de la défaillance du matériel (les piles !) effleure un court instant, car ici, tout est rassemblé pour une jolie photo. il n'y a plus qu'à se baisser (légère contre plongée) pour cueillir un vrai tableau de peintre. Aucun filtre, aucun effet, aucun traitement d'image ! La femme de spectacle au grand cœur Joséphine Baker qui fut en son temps Résistante, offre à la sortie de Sarlat le meilleur d'elle-même et termine en beauté cette "Rue des Travaux Pratiques".